Lors de mon voyage en Norvège, un arrêt s’imposait au parc national du Dovrefjell (superficie de 1700 km²) afin d’éventuellement pouvoir observer des bœufs musqués.
A mon grand étonnement, je constate à mon arrivée qu’il reste énormément de plaques de neige à cette période de l’année, ce qui à l’évidence ne facilitera pas les déplacements, tant à ces endroits son épaisseur est encore importante.
Après quelques recherches aux jumelles, je finis par repérer au loin un groupe de 3 mâles et décide donc d’aller à leur rencontre tout en zigzagant entre les plaques de neige et autres zones inondées par la fonte des neiges.
Les bœufs musqués sont réputés pour avoir un caractère bien trempé, ils n’aiment pas être surpris et n’hésitent pas à charger si d’aventure on s’approche trop près. Il est donc conseillé de les approcher progressivement et bien à vue.
Comme à l’évidence ils courent plus vite que moi et préférant éviter une charge d’un de ces mâles de presque 400 kg, j’applique donc la méthode et avance lentement dans leur direction (vu le terrain, je n’ai pas vraiment le choix).
J’observe régulièrement leur comportement et ils me feront bien comprendre par un hochement de tête de gauche à droite quand la limite est atteinte… ce qui de facto me fait reculer vite fait de quelques mètres, jusqu’à ce qu’ils fassent à nouveau semblant de m’ignorer.
En y prenant le temps, j’arriverai à me faire accepter et à m’approcher d’eux à une cinquantaine de mètres. Ils seront tellement bien rassurés, qu’ils se coucheront même tout près… mais sans jamais relâcher leur vigilance à mon égard.
Pour terminer quelques mots sur ces animaux pour le moins étonnants.
L’étude de fossiles, prouve déjà la présence de leurs ancêtres lors de la préhistoire.
Les bœufs musqués vivent aujourd’hui dans la toundra arctique. Les grands mâles peuvent atteindre 1,4m au garrot pour un poids approchant les 400 kg.
Malgré cet apparent embonpoint, ils peuvent atteindre les 50 km/h à la course, ce qui évidemment compte tenu de leur caractère, invite à la prudence lorsqu’on tente de les approcher.
Le mâle et la femelle du bœuf musqué portent tous deux d’impressionnantes cornes. Chez les mâles, les bases de chaque corne s’avancent sur le front et se rencontrent pour former une bosse dure de corne et d’os d’une épaisseur pouvant atteindre 10 cm. Celle-ci leur sera utile lors des combats en période de rut … C’est en effet en fonçant violemment tête contre tête que les mâles dominants s’imposent dans le troupeau.
C’est grâce à un épais manteau que le bœuf musqué peut supporter des températures pouvant atteindre les -40°. Ce manteau se compose d’une toison laineuse isolante, en contact avec la peau, recouverte de grands poils de près de 60cm. Sa laine est huit fois plus chaude que celle des moutons.
Son aire de répartition se limite aujourd’hui au parc du Dovrefjell en Norvège, Groenland et nord du Canada.